Walter Benjamin est un philosophe, historien de l’art, critique littéraire, critique d’art et traducteur allemand. Il est rattaché à l’école de Francfort. Il a notamment traduit Balzac, Baudelaire et Proust, et est l’auteur d’une œuvre hétéroclite aux confluents de la littérature, de la philosophie et des sciences sociales. Son suicide a laissé son œuvre dans l’inachèvement avec seulement quelques livres publiés de son vivant, des articles dans les revues et les journaux et de nombreuses notes en vue de la publication d’une vaste enquête sur le Paris du xixe siècle.
Sa pensée a été redécouverte, étudiée et commentée à partir des années 1950, avec la publication de nombreux textes inédits et de sa correspondance. Longtemps ignoré en dehors de cercles littéraires, il a peu à peu acquis une notoriété le plaçant parmi les théoriciens majeurs du xxe siècle.
Une association met en relation les personnes qui travaillent sur l’œuvre de Walter Benjamin. L’association décerne chaque année un ou plusieurs prix à des ouvrages récents.
Sauver (le Prix) Walter Benjamin – la genèse de l’association
Publications de son vivant :
- Begriff der Kunstkritik in der deutschen Romantik [thèse], Berne, Verlag A. Francke, 1920.
Publié en français sous le titre Le Concept de critique esthétique dans le romantisme allemand, traduit par Philippe Lacoue-Labarthe et Anne-Marie Lang, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », 2008.
- Charles Baudelaire, Tableaux Parisiens. Deutsche Übertragung mit einem Vorwort über die Aufgabe des Übersetzers, édition bilingue français-allemand, Heidelberg, Verlag von Richard Weißbach, 1923.
- Einbahnstraße, Berlin, Rowohlt, 1928.
Publié en français sous le titre Sens unique, suivi d’Une enfance berlinoise, traduit par Jean Lacoste, Paris, Lettres nouvelles/Maurice Nadeau, 1978 ; réédition sous le même titre dans une nouvelle traduction par Frédéric Joly, Paris, Payot, 2013 ; nouvelle traduction par Anne Longuet Marx sous le titre Rue à sens unique, Paris, Allia, 2015.
- Ursprung des deutschen Trauerspiels, Berlin, Rowohlt, 1928.
Publié en français sous le titre Origine du drame baroque allemand, traduit par Sybille Muller, préfacé par Irving Wohlfarth, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », 1985.
- Deutsche Menschen. Eine Folge von Briefen. Auswahl und Einleitungen von Detlef Holz, Lucerne (Suisse), Vita Nova Verlag, 1936.
Publié en français sous le titre, Allemands, traduit par Georges-Arthur Goldschmidt, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2012. Deutsche Menschen est un recueil de lettres rédigées par des intellectuels allemands du siècle passé (1786-1880) et commentées par Benjamin sous pseudonyme [Detlef Holz], prépubliée en partie dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung (1930-1931), puis orienté contre le régime nazi : véritable pamphlet épistolaire ironico-satirique dénonçant la bêtise de la bourgeoise d’affaire, le nationalisme et le populisme, l’ouvrage, édité en Suisse et qui arborait la devise, détournée, de Von Ehre ohne Ruhm / Von Grösse ohne Glanz / Von Würde ohne Sold (honneur sans gloire, taille sans brillant, dignité sans solde), fut bien entendu interdit par Berlin.
Articles en revues et jounaux…
Le nombre d’articles publiés par Benjamin tout au long de sa vie, depuis ceux de Der Anfang (1910) aux dernières livraisons destinées au Zeitschrift für Sozialforschung, est évalué à près d’un millier et constitue un énorme corpus loin d’être secondaire puisqu’on y trouve développés bon nombre de concepts fondamentaux et propres à l’œuvre du philosophe. Les périodiques vont de la revue scientifique spécialisée au supplément littéraire de journal progressiste destiné aux classes moyennes (comme le Frankfurter Zeitung), en passant par des magazines de design et d’art moderne, des titres comme Neue Rundschau, Die Gesellschaft, Die Literarische Welt… Certains textes sont écrits en collaboration, d’autres font partie d’ouvrages collectifs (actes de colloque, catalogue d’exposition, etc.), sans parler des préfaces et appareils critique à ses propres traductions.
« Aussicht ins Kinderbuch » [Vue perspective sur le livre pour enfants], dans Die Literarische Welt, Berlin, 3 décembre 1926.
« Moskau » [Moscou], dans Martin Buber et Joseph Wittig (direction), Die Kreatur, Berlin, Verlag Lambert Schneider, 1927.
Rédigé après son voyage à Moscou en décembre 1926 - janvier 1927 en compagnie de sa compagne, Asja Lācis avec laquelle il écrira également sur Naples. Il connaissait Buber depuis 1916.
« Ich packe meine Bibliothek aus » [Je déballe ma bibliothèque], dans Die Literarische Welt, Berlin, 17 juillet 1931.
« Karl Kraus », dans Literaturblatt fur Frankfurter Zeitung, 1931.
« Kleine Geschichte der Photographie » [Petite histoire de la photographie], dans Die Literarische Welt, 18-25 septembre, et 2 octobre 1931.
« Für arme Sammler » [Pour collectionneurs pauvres], dans Literaturblatt der frankfurter Zeitung, 6 décembre 1931.
« L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée » (1935), première édition parue en français dans Zeitschrift für Sozialforschung, Paris, Librairie Félix Alcan, 5e année, 1, 1936, p. 40-68, édition dirigée par Pierre Klossowski, modifiée par Benjamin entre 1936 et 1939 : une édition révisée est aujourd’hui publiée en français sous le titre L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique avec parfois des nuances (cf. plus loin).
« Eduard Fuchs, der Sammler und der Historiker », in Zeitschrift für Sozialforschung, Paris, Librairie Félix Alcan, 6e année, no 2, 1937, p. 346-381 ; traduit en français par Philippe Ivernel (1978).
Publications posthumes
Essais :
- Max Horkheimer (préface), Walter Benjamin zum Gedächtnis / In memory of Walter Benjamin, Los Angeles, Institut de Recherche sociale, 1942 ; contient : « Thèses sur le concept d’histoire » (traduit en français à Paris, dans Les Temps modernes, 1947, puis diverses éditions) — C’est la première édition et la première traduction posthume d’un texte de Benjamin.
- Paris, capitale du xixe siècle. Le livre des passages [1924-1939], Paris, éd. du Cerf, 1997. Traduction de l’allemand par Jean Lacoste.
La notule que constitue ce texte a été traduite indépendamment aux éd. Allia sous le titre Paris, capitale du xixe siècle.
- Œuvres, 3 vol., Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 2000. Traduction par Maurice de Gandillac, Rainer Rochlitz et Pierre Rusch.
- L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, édition comparée, comportant une nouvelle traduction par Lionel Duvoy de la 4e version de l’essai (1936) et une traduction inédite des passages non conservés par Benjamin figurant dans la 2e version de l’essai (fin 1935-février 1936), Paris, Allia, 2003.
- Sur Proust, traduit par Robert Kahn, éditions Nous, 2010 (ISBN 978-2-913549-52-4)
- Expérience et Pauvreté, suivi de : Le Conteur et de : La Tâche du traducteur, trad. Cédric Cohen Skalli, préface Elise Pestre, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2011.
- Récits d’Ibiza et autres écrits, textes de la période d’Ibiza (1932-1933), traduction et préface de Pierre Bayart, éd. Riveneuve, 2011.
- Critique de la violence, suivi de : Destin et caractère et de : Brèves ombres, traduction de Nicole Casanova, préface par Antonia Birnbaum, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2012.
- Petite histoire de la photographie [1931], traduction de Lionel Duvoy, Paris, Allia, 2012.
- Baudelaire, édition établie par Giorgio Agamben, Barbara Chitussi et Clemnes-Carl Härle, traduit par Patrick Charbonneau, Paris, La Fabrique, 2013.
- Haschich à Marseille, accompagné de dessins de Julio Silva, Saint-Clément-de-Rivière, éd. Fata Morgana, 2013.
- Karl Kraus, traduction et postface par Marion Maurin et Antonin Wiser, Paris, éd. Allia, 2018.
- Pour une critique de la violence, traduction et postface par Antonin Wiser, Paris, éd. Allia, 2019.
- Walter Benjamin, Le capitalisme comme religion, traduction par Frédéric Joly, Payot, 2019.
Radiophonie :
- Au microphone : Dr Walter Benjamin, Walter Benjamin et la création radiophonique, 1929-1933, Philippe Baudouin, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, coll. « Philia », 2009. Livre + CD audio.
- Écrits radiophoniques, traduction par Philippe Ivernel, préface de Philippe Beaudouin, éd. Allia, 2014 (ISBN 978-2-84485-815-3), a été tiré à part Le cœur froid, éd. Allia, 2019 (ISBN 979-10-304-1063-1)
Correspondance :
- Correspondance (1930-1940), Walter Benjamin et Gretel Adorno, édition établie par Christoph Gödde et Henri Lonitz, traduit de l’allemand par Christoph David, Paris, Le promeneur, 2007.
- Théologie et utopie. Correspondance 1933-1940, Walter Benjamin et Gershom Scholem, édition établie par Gershom Scholem, traduit de l’allemand par Pierre Rusch et Didier Renault, suivi de « Histoire d’une correspondance » par Stéphane Mosès, Paris, Éditions de l’éclat, 2011.
- Lettres françaises, intégralité des lettres écrites en français, préface de Christophe David, éditions Nous, 2013.
Poésie :
- Sonnette : Sonnets, traduit de l’allemand par Michel Métayer, Éditions Walden, Édition bilingue, 2021.