John Baguette

Abîmes, le hors-texte

(phase 1 & 2)

Couverture : impression typographique rouge et noire sur papier Keaykolour lin avec un dessin de Samuel Autexier pour la phase 1 et une gravure de Connor pour la phase 2. Intérieur : impression numérique sur papier bouffant. Dos-carré-collé.

Phase 1
134 pages, format 16 x 22 cm
ISBN : 2-914363-25-7, 25 euros

Phase 2
134 pages, format 16 x 22 cm
ISBN : 2-914363-35-4, 25 euros

  • AGENDA

En librairie le 4 décembre 2021


Abîmes c’est le récit d’Antoine. C’est-à-dire l’impossible « roman » de formation d’un jeune homme qui, comme tant d’autres, chercherait son bonheur et ne le trouve pas, cherche à comprendre les malheurs de sa mère et la perd, cherche un signe du père et ne voit rien venir. C’est un lent travail quotidien d’écriture qui s’étire sur plusieurs années avec de multiples tentatives, dont ce Hors-texte est la fleur. On y suit au fil du temps les aventures d’Antoine, bien sûr, mais aussi Ana et Anna, Clara, Léa et Mattéo : un corps se forme par le texte. John Baguette y défend avec humeur la virgule libre et livre ici, avec cette collection des ébauches écartées du livre qui en est le fruit, une voix sensible et semblable à son manifeste mais qui dépasse la seule fiction pour s’inscrire dans le champ de la réflexion littéraire.


« Le Duende, donc, s’accompagnait d’un chant, d’un geste, d’une émotion incomparable, et portait droit au cœur de ceux qui le reçoivent – et si tant le reçoivent, c’est donc qu’il est plus répandu qu’il n’y paraît d’abord. Les enfants ne s’y trompent pas ; les adultes, souvent. Les artifices des menteurs – ceux qui n’ont pas compris que le mensonge devait être sacré, qu’il ne s’utilise pas pour les affaires courantes, mais seulement pour toucher au sublime – trompaient encore et encore les assoiffés de Duende, qui ne se savaient pas, même, dans cet état de soif. (extrait page 42) »

Ce livre qui reprend de manière chronologique les textes délibérément écartés par l’auteur pour la publication de son récit Abîmes (JBIC éditions, 2021) est une réflexion sur les sortilèges de la littérature, la naissance et les abîmes d’un personnage. Tout y est invention du dérèglement, jeu du sens et de la langue, sujet aux dérangements.


La deuxième phase d’Abîmes, le hors-texte paraîtra en 2024.

Une souscription ouverte jusqu’au 31 juillet 2024
permet de recevoir les 2 volumes pour le prix de 35 €
Elle est prolongée jusqu’au 31 octobre 2024

Parution : décembre 2024
EAN : 9782914363358
Prix public : 25 €


BON DE COMMANDE

Bon de commande - Abîmes, le hors texte

Quiero éditions c/o Marginales, Les Billardes, 04300 Forcalquier.

Chèque à l’ordre de « Marginales - propos périphériques ».


Le Watergate (un extrait lu par l’auteur)


DOSSIER DE PRESSE

Abîmes, le hors-texte (phase 1)

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Essai de Provence VII

Dans leur septième « Essai de Provence », publié en janvier dans la revue japonaise (潮流詩派 Choryu-Shiha n° 268, Tokyo) des ami·es qui publient sous le nom de Kioka-cy s’interrogent sur la loi, l’hospitalité, la rencontre et donnent à lire en traduction une page d’Abîmes, le hors texte. Étrangement, les lecteur·ices d’une revue de poésie japonaise pourront donc lire simultanément à sa sortie en France l’extrait d’un livre qui, les ajoutant les uns aux autres, témoigne à sa manière d’une floraison aussi longue et désespérée que peut l’être parfois celle du bambou.

Essai de Provence VII - revue Choryu-Shiha n°268

L’extrait, choisi par Kioka-cy pour être traduit en japonais, se trouve en page 71 du livre de John Baguette. Le voici :

« Curieusement, les employés des différentes surfaces de ce qu’il fallait bien appeler un centre commercial, ne communiquaient pour ainsi dire jamais entre eux. Chacun étant fait prisonnier du langage corporate de l’entreprise qu’il représentait, il pouvait se passer n’importe quoi dans l’arrière des boutiques, nul ne devait en rien savoir. Les horaires, la circulation, les soucis individuels, tout était gommé par l’indifférence. Le minuscule circuit local, à l’image du réseau presque infini des autoroutes et des aéroports auquel il était directement branché, faisait comme un labyrinthe au sein duquel toute rencontre était rendue impossible. Partout, les murs et les surfaces lisses, goudronnées pour les voitures ou dallées pour les chariots, faisaient glisser les êtres dans l’illusion d’un bonheur circulatoire et consommateur. Il s’en dégageait, sans doute, une impression fausse de liberté, tandis qu’un examen attentif de la matrice en révélait toutes les limites infranchissables ; le mal-être sourd qu’engendraient de tels lieux, que les usagers semblaient largement préférer ignorer, s’expliquait de la sorte. »

À noter que l’on peut feuilleter et se procurer, en version française bien sûr, un livre qui rassemble ces sept « Essais de Provence » publiés depuis 2018 dans la revue de poésie contemporaine tokyoïte. L’ensemble constitue un voyage littéraire et artistique dans le temps présent.

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Valoriser le hors-récit : l’exemple de John Baguette

En décembre 2021 paraît Abîmes : le hors-texte. Phase 1 de John Baguette. Il s’agit de la publication d’une partie des ébauches écartées d’Abîmes (JBIC, 2021), récit d’apprentissage qui a pour héros Antoine, un jeune garçon de 17 ans. Ce texte, dont la genèse date de 2012, commençait à prendre une ampleur monstrueuse. En novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris, John Baguette écrit Le Procès, qui va donner sa forme au « hors-texte » (et qui appartient au corpus publié par Quiero). Le « hors-texte » devient alors un projet à part entière, qui apaise l’écriture d’Abîmes. À travers ce récit simple, l’auteur explore plusieurs questions : Qu’est-ce qu’écrire une histoire ? Qu’est-ce qu’un livre ? Qu’est-ce qu’un texte ?

Samuel Autexier, qui aime particulièrement les récits liés à l’enfance, suit ce projet d’écriture depuis son origine : « Donner la parole à quelqu’un qui n’existe pas encore, qui n’a pas encore de vie, car toute sa vie est à l’intérieur de lui, dans ses rêves, cela me parle beaucoup. J’ai publié un récit d’enfance de Harry Martinson chez Agone, un poète merveilleux, qui a la capacité de parler de tout ce qui se passe chez un enfant. Il y a peu d’enfants qui écrivent, donc on ne sait pas si c’est imaginé ou pas. La fiction joue là à plein tube sa fonction : montrer des choses qu’on ne vit pas. Comme quand on parle de la mort : personne ne peut en parler, sauf un écrivain, qui peut traverser toutes les frontières. »

John Baguette est aujourd’hui installé à Marseille. Il écrit sous pseudonyme et joue de son personnage et de sa biographie, réelle et fictive. Il met en scène avec les éditions JBIC, « une maison d’édition imaginaire et concrète », où d’autres personnages littéraires s’expriment.

Lire l’article sur le blog de l’Agence régionale du livre

Couverture du livre © Akiko Sameshima

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Une « baguette » très particulière

L’œuvre de John Baguette réalise la métaphore d’une « baguette » très particulière : elle dirige un « orchestre » (qui est à la fois le maestro lui-même et l’œuvre qu’il crée au fur et à mesure), et en même temps elle sert à un magicien pour faire surgir des situations, des paysages, des sentiments qui n’existent plus dès qu’ils apparaissent. Une érudition qui en filigrane ou par clins d’œil montre ses sources d’inspiration dans la littérature classique ou post-moderne.

L’écriture se distingue par la finesse et la paradoxalité d’un texte qui se présente comme seule et ultime existence et qui, simultanément, se nie, en constatant l’impossibilité d’atteindre son objectif : s’exprimer, démontrer toute la complexité d’un Moi, qui, plus il s’analyse, plus il découvre son infinité, son indéfinité et donc son inexistence, car tout n’existe que par les mots, mais les mots n’existent pas non plus, parce qu’ils sont relatifs et illusoires comme tout le reste.

Finalement, cette première phase (encore inachevée) laisse un sentiment à la fois tragique, par son nihilisme déconstructiviste, et cathartique par son côté esthétique, dû à son lyrisme et à sa poésie.

Nina Razumova, professeure à l’université de Tomsk (Russie), spécialiste de Tchekov.

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