Lire Payer le mal à tempérament (sur Sade & Fourier)

Un livre de Simone Debout (présentation de Emmanuel Loi)

Vous pouvez téléchargez ici le PDF du livre paru en janvier 2022.

Payer le mal à tempérament (sur Sade & Fourier) par Simone Debout (présentation de Emmanuel Loi).

Pour lire le dossier de presse.

Extrait de l’article de Florent Perrier paru dans Les Cahiers Charles Fourier n°33 en octobre 2022 :

Le sous-titre (sur Sade & Fourier) est un ajout de l’éditeur qui, dans l’achevé d’imprimer, indique combien se « donne à entendre », dans ce volume, « la dette de Fourier à Sade », point plus que contestable dans la mesure où Charles Fourier ne mentionne presque jamais Sade, sinon dans un seul paragraphe du Nouveau Monde amoureux, ne le discutant donc pas de manière précise et ne citant pas non plus le moindre de ses ouvrages. Reste, délibéré, le geste fort opéré ici par Simone Debout, celui d’une confrontation explicite, depuis les rives de la sensibilité, entre deux systèmes de pensée antagonistes et ce malgré la proximité évidente d’une radicalité sœur entretenue à l’encontre de la société existante.
À cet égard et comme le souligne très bien Emmanuel Loi dans sa présentation, « leur absence de complaisance envers les modèles établis ne pouvait que passionner la philosophe qui a combattu l’occupant et résisté tant qu’elle a pu à l’hégémonie managériale et à l’imposition des canons sociétaux liés au profit. » (p. 11) C’est dire aussi que, si son « talent d’acupunctrice » pour expliciter « les points sensibles des flux hétérogènes qui relient deux systèmes fermés » (p. 21) fait merveille, c’est surtout en faveur d’une explication franche tournée vers l’aujourd’hui et où sont incidemment visées des interprétations contemporaines de Sade et de Fourier, notamment celle proposée par Roland Barthes dans son Sade, Fourier, Loyola paru en 1971.

Sade et Fourier, « deux systèmes contraires » insiste bien Simone Debout, mais qui dévoilent pourtant, chacun à son extrême opposé, « le sous-sol affectif des formes » et selon une violence scandée en « critique radicale » (p. 26) ; ou encore, « deux versants de la vérité » qui, « pour avoir exploré les ténèbres où s’enfante la vie individuelle et sociale », « font retour chargés de blasphèmes ou d’images et de plaisirs imprévus. » (p. 27) Cette presque gémellité dans l’outrance ne peut toutefois se prolonger dès lors qu’est mis en exergue, par Simone Debout, ce qui indubitablement oppose Fourier à Sade : « le parti pris des opprimés » aussi bien que « la conscience d’un mal non pas absolu, mais relatif » (p. 29).